Témoignage de mon Appel à la vie Religieuse

Ma vocation aurait pu se passer comme suit :

« Une nuit, après avoir fait ma prière du soir, j’éteignis ma lampe pour dormir. J’étais seul à la maison et pensant un peu à ce qui pourrait m’arriver au cours de cette nuit, car mon quartier(Kégué) était l’un des plus insécurisé de la capitale, j’avais peur. Quand soudain, une lumière jaillit dans l’obscurité : c’était un ange. L’ange me dit : « Michel, fils de Efoégan Augustin et de Amégayibor Antoinette !  Dieu t’appelle à travailler  à sa vigne quand tu seras grand, en étant un religieux Assomptionniste». J’avais alors sept ans. »

Or, il n’y a rien de réaliste dans ce que je viens de raconter un peu plus haut. Ma vocation n’est ni mystérieuse ni prophétique. C’est pour répondre à ceux qui, à chaque fois qu’on parle de vocation religieuse ou sacerdotale, se demandent ou veulent savoir si « C’est Dieu qui t’a parlé ?… » ; ou si « Tu as eu ta révélation en songe ? … ». Je me présente : Je suis Michel Atsou EFOEGAN, 24 ans, togolais, né jumeau d’un mariage entre un  catholique et une presbytérienne. J’ai trois sœurs et deux frères.

Ma vocation, mon histoire, la voici : jusqu’à sept ans, j’allais toujours à « l’école du dimanche » chez nos amis les presbytériens et à la messe des enfants car je ne comprenais rien de la messe des catholiques, même si j’y allais quelques fois. Mais quelque chose a changé dans ma vie. Un ami de mon père qui était prêtre diocésain me fascina et suite à cette rencontre j’envisageais, pour la première fois, de devenir  prêtre, ne connaissant pas encore de religieux. Il était clair pour moi, qu’après mon CEPD, je voulais rentrer au petit séminaire. Mais le divorce de mon père et de ma mère ne favorisa pas les choses. Ma mère n’était pas d’accord et le choix repoussé à plus tard : « il décidera lui-même quand il sera grand »…

Je me souviens encore, comme si c’était hier, comment je rassemblais ma sœur jumelle et mes amis pour leur « dire la messe ». Après ces années d’enfance,  je ne parlais plus, pendant plusieurs années, de  ce désir de servir Dieu à travers son peuple. Ma vocation fut « gelée » si je peux dire ainsi. A dix-sept ans, un événement viendra réchauffer cet appel en moi : je rencontrai pour la première fois les moines bénédictins de Danyi Dzogbégan avec lesquels je resterai en relation jusqu’à mon entrée à l’Assomption. À travers la vie monastique, je venais de découvrir la vie religieuse et je passais chaque année une partie de mes vacances chez eux. J’étais aussi un garçon très timide et la vie monastique m’irait bien disait-on. Mais j’étais d’abord attiré par la vie fraternelle et la prière en chœur.

Au cours de la même année je rentrai dans le groupe de vocation de ma paroisse (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face de Kégué) pour mieux discerner ma vocation et pour être accompagné.  La Sœur Véronique qui était la responsable du groupe répondait à toutes nos questions, elle était pour nous comme une “mère“. Elle nous faisait faire des expériences dans différentes congrégations  pour connaître leur charisme. « Comme cela vous pourrez faire le meilleur choix quand le moment de vous décider viendra », nous disait-elle.

J’avais aussi entendu parler des Assomptionnistes par le biais d’un jeune, Lucas, maintenant devenu religieux, qui était également membre de notre groupe de vocation. Mais cela ne me tentait pas de faire une expérience de vie chez eux. Après mon Bac et une année en informatique de gestion, je voulais rentrer dans une congrégation  mais je n’arrivais pas à faire mon choix. Je ne voulais être ni prêtre diocésain, ni moine, ni Combonien … mais je sentais bien fort l’appel à la vie religieuse.  Je décidai alors avec le conseil de la Sœur Véronique de venir faire une expérience de vie chez les Assomptionnistes, pour voir…  Et j’ai été séduit.

J’ai été marqué d’abord par l’accueil qui m’était réservé : quand j’ai sonné ce jour là, le Père Jean-Paul SAGADOU (tout au long de mon postulat, j’ai vu la personnalité du Père d’Alzon en la personnalité du Père Jean-Paul) est venu m’ouvrir, m’a appelé par mon nom et à pris mon sac de voyage. C’est bien après que j’ai su qui il était. Si je raconte tout ceci, c’est pour souligner cette simplicité et cette cordialité de la vie fraternelle et communautaire propre à l’Assomption. En plus de cela, l’Assomption m’a proposé une belle vie de prière et d’apostolat. Dans le charisme de l’Assomption aussi, une chose a  rejoins mon histoire : l’œcuménisme.  Je fais par là allusion au mariage de mes parents (un catholique et une presbytérienne).

C’était fin août – début septembre 2010 – que j’ai découvert cette congrégation fondée un 25 décembre 1850 à Nîmes (France) par le Père d’Alzon, un homme zélé, enraciné dans la foi et passionné par le règne de Dieu.

Le 15 octobre 2010, je fis mon entrée au pré-postulat puis, le 2 février 2011 mon entrée au postulat enfin le 29 août dernier, j’entrai au Noviciat : un temps pour mieux nourrir mon amour pour le Christ et marcher à sa suite en m’inspirant de l’expérience du Père d’Alzon selon le charisme de l’Assomption. Et chaque jour du fond de mon cœur, je fais mienne cette prière de Saint Augustin :

« Accorde-moi de ne pas t’oublier, accorde-moi de te comprendre mon Dieu.

Mon Seigneur, accorde-moi de t’aimer. Donne-moi ce que j’aime, car j’aime et cet amour est un don de toi »

                                                                                              Amen !

Michel Atsou EFOEGAN

Novice A.A

 

                                                                                                                                             

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1 réponse à Témoignage de mon Appel à la vie Religieuse

  1. aaouaga dit :

    Michel,

    Merci pour ton témoignage ! Tu vois le Père d’Alzon en moi? Comme je suis très flatté ! Courage à toi !

    JP

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