Session sur les grandes religions !

Au cours de la semaine dernière (du 11 au 15 juin), nous avons suivi une session animée par le père Benoit sur les grandes religions ! Avec les Sœurs Orantes et celles de la Providence de Saint André de Peltre qui se sont jointes à nous, nous étions une vingtaine (novices et postulants). A un camarade qui semblait participer à la session malgré lui et se demandait à quoi servirait un tel parcours, nous répétions une Citation d’Asoka, roi bouddhiste du troisième siècle avant J-C : « On ne devrait pas honorer seulement sa propre religion et condamner les religions des autres, mais on devrait honorer les religions des autres pour cette raison-ci ou pour cette raison-là. En agissant ainsi, on aide à grandir sa propre religion et on rend aussi service à celles des autres. En agissant autrement, on creuse la tombe de sa propre religion et on fait aussi du mal aux religions des autres. Quiconque honore sa propre religion et condamne les religions des autres le fait bien entendu par dévotion à sa propre religion, en pensant : « Je glorifierai ma propre religion ». Mais au contraire, en agissant ainsi, il nuit gravement à sa propre religion. Ainsi la concorde est bonne : que tous écoutent et veuillent bien écouter les doctrines des autres religions. » D’ailleurs, pour tout chrétien, le dialogue interreligieux tout comme l’œcuménisme est un devoir : « L’Eglise catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions.… Elle exhorte ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec ceux qui suivent d’autres religions, … ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socioculturelles qui se trouvent en eux. (Nostra Aetatae 2).

En lisant quelques textes de Dennis Gira (Comprendre le bouddhisme, Le Lotus ou la Croix,…), nous avons abordé la question de la réincarnation, la pluralité des existences chez les bouddhistes, et même dans l’hindouisme. Il faut comprendre en passant que selon ce qu’on appelle le « Samsara », les vivants passent d’existence en existence, tantôt jouissant de l’existence des divinités, tantôt de celle des hommes ou de celle des animaux, selon que leurs actes aient été positifs ou négatifs au cours de leur vie précédente. Au-delà de toute culture générale sur l’enseignement de Bouddha, nous avons retrouvé l’appel de l’Église à la sauvegarde de la création : « L’engagement dans le monde nous pousse à regarder avec des yeux nouveaux le cosmos tout entier. Nous avons, comme Chrétiens une responsabilité vis-à-vis de la création. La Révélation nous amène à dénoncer les attitudes erronées de l’homme, quand il ne reconnaît pas toutes les choses comme l’empreinte du Créateur, mais comme une simple matière à manipuler sans scrupules. » (Verbum Domini §108) Alors, plus question de tuer une mouche sans hésiter, ne serait-ce que par simple respect des bouddhistes.

En abordant aussi le Judaïsme, nous avons découvert un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs. Nous savons que l’Eglise a reçu la révélation de l’Ancien Testament par ce peuple que Dieu a choisi et avec lequel il a conclu une Alliance. C’était aussi une occasion de discuter sur le conflit Israélo-palestinien, d’en comprendre le contexte et les enjeux.

Quant à l’Islam, c’était la découverte de ses valeurs religieuses de bases. Désormais, on ne peut mettre tous les musulmans dans le même panier, ou les confondre avec les arabes ! ALLAH AKBAR ! On peut bien le dire sans être musulman, puisque c’est de l’Arabe ! Chez les musulmans, il y a les Sunnites (85-90%) qui croient que tout souverain musulman est légitime dès qu’il ne commande rien contre le Coran, et les Chiites(10-15%). En plus, il n’y a aucune raison de voir l’Islam comme un bloc monolithique, le réduisant souvent à l’islamisme, lui-même réduit au jihad traduit tendancieusement par « guerre sainte ». Les mouvements intégristes ne représentent pas plus du dixième du monde musulman, même en y englobant l’Iran tout entier. On peut distinguer certains mouvements tels le Wahhabisme, doctrine officielle de l’Arabie Saoudite ; le mouvement Al Mawdoudi au Pakistan ; les frères musulmans en Egypte, le Tabligh beaucoup plus répandu géographiquement, non violent mais radicalement contre l’intégration dans la société… Les grands points de ce parcours portaient surtout sur l’aspect du Christianisme du point de vue de l’Islam, et l’Islam du point de vue chrétien.

 Pour les musulmans en effet, le Christianisme est un acheminement vers l’Islam : les musulmans pieux se réjouiront donc chaque fois que les chrétiens seront fidèles à l’authentique parole de Jésus, car ce faisant ils ne peuvent que se rapprocher de l’ultime Révélation qu’est l’Islam. Ensuite, du point de vue musulman, l’obstacle au dialogue vient du refus des chrétiens puisque eux reconnaissent Jésus et l’évangile alors que le Coran et Mahomet sont ignorés des chrétiens. En plus, les chrétiens ont trahi la foi prêchée par Jésus, en obscurcissant l’Unicité de Dieu quand ils parlent d’un seul Dieu en trois personnes ! Pour finir, la plupart des musulmans affirment que celui qui croit en Dieu selon l’annonce authentique de Jésus, et accomplit de bonnes œuvres sera sauvé !

Nous avons aussi parlé de l’Islam du point de vue chrétien avec quelques idées de Robert CASPAR, et nous nous sommes plus penchés sur les chemins de dialogue institués depuis le Concile Vatican II ; en plus une approche thématique du Coran que nous a laissée le père Benoit pourra toujours nous être utile. Nous reconnaissons toujours notre admiration pour les musulmans qui tiennent beaucoup à l’unicité de Dieu, ce qui nous rappelle sans cesse que notre vision de la Trinité n’est pas une croyance en trois Dieu. En plus, les musulmans sont pour nous, source de questionnement sur la place de Dieu dans nos vies, l’intérêt que nous avons pour la prière.

Nous nous sommes quittés, tous joyeux d’avoir découvert de chemins de dialogue dans les autres religions, et pour nous assomptionnistes, c’est le tremplin pour la mission ici à Sokodé, un milieu fortement musulman.

Nous remercions le Seigneur qui nous donne de nous instruire sans cesse, et nous lui confions le Père Benoit à qui nous n’avons pas manqué de témoigner notre reconnaissance à la fin de la session. L’année passée à pareil moment, il nous avait initiés à la connaissance des églises chrétiennes, avec autant de dextérité que pour les grandes religions.

Bernard BAMOGO, novice a.a

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