La naissance au Ciel du Père D’Alzon

En communion avec plusieurs autres Frères et Sœurs de la ville de Ouaga, venus se joindre à nous pour la circonstance, nous avons célébré ensemble la mémoire du Vénérable Emmanuel d’Alzon notre fondateur. Mgr Léopold Médard Ouédraogo, évêque auxiliaire de Ouagadougou, qui présidait la célébration, nous a si bien rejoints en priant pour la béatification du père d’Alzon, tout en précisant que ce n’est pas la condition sine qua non pour l’affermissement de notre mission. Il n’a pas manqué de nous accompagner dans notre prière pour nos frères toujours en otage au Nord-Kivu, tout en admirant la mission que nous assumons ici et ailleurs. La fête était belle, et nos invités étaient heureux de découvrir de plus en plus notre communauté et par là, notre mission.

Au-delà de cette fête, nous pouvons retenir une méditation proposée par le Père Paulin KAKULE VYAKUNO :

Frères et Sœurs dans le Christ,

Voici réellement le jour que fit le Seigneur, le jour où le Vénérable Père d’Alzon notre fondateur a affronté ses derniers moments en toute sérénité de l’espérance pour gagner ce qu’il n’a cessé de désirer. Rappelez-vous, pour ceux qui l’ont déjà lu ou entendu un jour, cet extrait de ses « Ultima verba », i.e. ses derniers mots :

« -Que voudriez-vous, mon Père ? lui demanda le Père François Picard. -Je ne désire que la volonté de Dieu, répondit-il. -Auriez-vous, mon Père, à exprimer quelques désirs ? ajouta le Père François Picard. -Je ne désire que le ciel, répliqua le Père d’Alzon. » (ES, p. 1460)

Voilà, frères et sœurs, pourquoi nous, assomptionnistes, aimons dire le jour comme celui-ci que nous célébrons la naissance au ciel du Vénérable Père Emmanuel d’Alzon, notre fondateur. D’autres diraient, non sans raisons convaincantes bien sûr, qu’aujourd’hui, c’est le 132ème anniversaire de son entrée dans la vie.

Conjointement, nous célébrons en Église la fête de la présentation de la Vierge Marie. Il s’agit de « faire mémoire », c’est-à-dire de nous souvenir de « l’entrée au Temple de la Très Sainte Mère de Dieu ». Notons que, le 20 novembre 543, on fit à Jérusalem la dédicace de la basilique Sainte-Marie-la-Neuve, érigée sur la colline de Sion face à l’esplanade du Temple. Les Églises d’Orient ont rattaché ce souvenir à cette dédicace.

Mais pourquoi « faire mémoire » de l’entrée au Temple de la Vierge Marie, ou mieux, de la présentation de la Vierge Marie au Temple ? Avant d’oser une réponse à cette question, comme on le fait en mariologie, rappelons d’abord que tout ce que nous disons de la Vierge Marie doit être en rapport avec l’histoire du salut depuis le commencement de l’univers et spécialement dès l’incarnation. En effet, pour nous en tenir à la prophétie de Zacharie dont nous tenons la première lecture de ce jour, c’est par la Vierge Marie, la Fille de Sion, que le Seigneur est venu habiter au milieu de son peuple. Ainsi l’avait-il préservée de tout vestige du péché originel. C’est d’elle, que la liturgie byzantine appelle : « la Toute Pure, la source perpétuellement jaillissante de la charité, le temple spirituel de la sainte gloire du Christ notre Dieu », que nous faisons mémoire.

Faire mémoire, autrement dit se remémorer ou se rappeler, pour quoi faire ? Toujours en vue d’un retour, ou mieux, en vue d’un recours authentique à la source. En nous remémorant la présentation de Marie au Temple, nous nous ravisons de notre devoir de nous garder, en Église, de tout péché et de tout mal. Aussi sommes-nous invités, spécialement comme consacrés, à contempler en Marie « pleine de grâce », le modèle de la vie consacrée. Elle est, non seulement, le modèle de ceux et celles qui ont voulu faire de leur vie une réponse plus totale à l’appel de l’Évangile, en se liant au Seigneur par les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, mais aussi, le modèle de ceux qui se consacrent pour toujours dans le sacerdoce au service du Christ et de l’Église.

Le Vénérable Père Emmanuel d’Alzon (30 août 1810-21 novembre 1880) dont nous célébrons aujourd’hui la naissance au ciel est l’un de ceux-ci. Religieux et Prêtre par la grâce de Dieu, toute sa vie il a porté haut l’étendard du Christ et partant celui de l’Église Catholique Romaine. Le titre de la récente publication du Père Richard E. Lamoureux est très éloquent à propos : D’Alzon : Fighter for God. Il fut, en effet, un guerrier pour Dieu et pour l’homme. Sensible, par nature et par grâce, aux grandes mutations de son pays (la France) et du monde après la Révolution française, il souffrit partout où Dieu était menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu. Ce fut un homme passionné de Dieu et de l’homme de son temps. Ses préoccupations, qui demeurent aussi actuelles, étaient la vérité, la foi, l’unité de l’Église, les vocations, les pauvres… C’est bien cela qu’il a laissé comme héritage ou mieux défis à ses congrégations (les Augustins de l’Assomption et les Oblates de l’Assomption). (Cf. RV –Introduction)

Toujours dans la fidélité à l’esprit du fondateur, nous nous voulons davantage mieux aujourd’hui, hommes de foi, hommes de communion et solidaires des pauvres. Notre conviction est que, la foi en Dieu nous rassemble et nous incite à la communion, nous permet de dépasser nos différences et nos limites, et nous pousse vers les petits, les pauvres de Dieu pour leur annoncer la Parole de Vie. C’est ainsi que nous devenons, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile (Luc 12 : 46-50), membres de la famille spirituelle du Christ.

Puisse la Vierge Marie, modèle de consécration totale à l’accueil de la foi par l’écoute quotidienne de la Parole de Dieu et à l’annonce du Royaume de l’Amour, nous obtenir les grâces nécessaires pour notre traversée d’ici bas et pour la béatification du Vénérable Père D’Alzon ! Et que Dieu écoute nos prières à l’intentions de tous ceux et toutes celles qui ont épousé l’idéal de vie consacrée à la suite d’Emmanuel d’Alzon et spécialement pour la libération de nos frères Jean-Pierre Ndulani, Edmond Bamutupe et Anselme Wasukundi qui demeurent jusqu’aujourd’hui en otage à l’Est de la RDC.

Bernard BAMOGO

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2 réponses à La naissance au Ciel du Père D’Alzon

  1. Chers frères,
    c’est un réel plaisir de vous lire et quelle joie de vous voir heureux! Vous nous permettez, ici en France, de voir à quel point l’Assomption est fidèle à son fondateur, son charisme et comment l’Esprit Saint agit à travers vous pour l’ART.
    Votre Frère en Assomption
    Geoffrey-Kamen
    Toulouse (France)

  2. Jean-Paul Sagadou dit :

    Geoffrey

    Merci de tes encouragements. J’espère que tu vas bien. Tous les frères de Ouagadougou saluent leurs frères de Toulouse. Mon bonjour particulier à Régis

    ART

    JP

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