8 questions à mon Frère…Fabrice Marie ADZAKLI.

Peux-tu me parler un peu de toi ?

Fr Fabrice-Marie

Fr Fabrice-Marie

   Je suis né à Mission Tové, un petit village au sud du Togo à 20km de la capitale Lomé. Je suis le deuxième enfant de mes parents avant leur séparation. Donc du côté de ma mère nous sommes deux, une grande sœur et moi, et du côté de mon père, j’ai une petite sœur.

Quel  est ton parcours et comment es-tu arrivé à l’Assomption ?

        J’ai fait un parcours à quatre niveaux : les cours élémentaires (primaire),  le secondaire (collège et lycée), le petit séminaire St pie X d’Agoè-Nyivé- (Lomé), l’année propédeutique au grand séminaire, puis la philosophie et les sciences de l’éducation à l’Université de Lomé. J’ai connu l’Assomption en 2010, par l’intermédiaire d’un ami d’amphi qui avait fait le petit séminaire avec un frère de la communauté (Jean-Claude DIWEDIGA), qui pour me donner les nouvelles de son ami m’avait dit que Jean-Claude est entré dans une congrégation qui s’appelle « Assomption » et il n’en savait pas plus ! Puisque j’étais en recherche, je suis parti à l’internet et j’ai cherché « l’Assomption » ! Une page web m’était présentée avec en terminale une signature et un contact d’un certain Didier Remiot ; je lui ai écrit sur le champ et quelques jours après il me répond et me met en contact avec les assomptionnistes de Sokodé. J’ai écrit ensuite à la communauté de Sokodé et c’est le père Jean-Paul Sagadou qui m’a répondu ; et par la suite j’ai eu des échanges successifs avec lui par mail. Suite à mes nombreuses questions, il finit par me dire : « viens découvrir par toi-même ». C’est alors que j’ai passé une semaine à la communauté de Sokodé et j’ai découvert les assomptionnistes dans leur simplicité et dans leur vie prière. Nous étions en Août 2010. Le 30 novembre je commençais mon expérience du pré postulat à Sokodé, puis après  les autres étapes.

 Un certain Pierre Dumayet disait qu’« aucun paysage n’est plus exotique qu’un témoignage humain ». Sur le chemin de ta vocation humaine et religieuse qu’as-tu envie de partager aux autres ?

    Ce que j’ai envie de partager n’est rien d’autre que l’Évangile ; je suis convaincu que c’est pour sa cause que le Seigneur nous appelle tous. Partager l’Évangile pour moi aujourd’hui c’est le vivre, témoigner que j’ai rencontré le Christ et  que c’est Lui qui me donne la joie de vivre.

Quel(s) passage (s) de la Bible retiens le plus ton attention et te met en marche ?

    Deux passages dans la Bible m’ont toujours tenu en admiration et en médiation, ce sont le livre de Jonas et le passage de la conversion de St Paul  (Ac 9. 22. 26). Ces deux  passages me parlent personnellement, parce qu’ils me rejoignent quelque part dans mon histoire personnelle, et représentent pour moi ce que je peux appeler une rencontre personnelle avec Dieu sur le chemin de la vocation.

 Dans le mot qu’il a adressé à la communauté de Ouagadougou à la fin du Chapitre local, le provincial disait ceci : « Soyez des créatifs et des audacieux ». Comment ce propos résonne-t-il dans les oreilles  du jeune religieux que tu es ? Quel est ton rêve pour l’Assomption en Afrique de l’Ouest ?

     C’est une interpellation qui me met forcément en route en tant que jeune religieux à bien mettre en place ma formation et l’assimilation de l’héritage spirituel de ma congrégation, car je pense bien qu’on ne peut être audacieux et créatif qu’à partir des exemples vivants que nous avons dans notre histoire, bien évidemment aussi parce que c’est là une de nos identités en tant qu’assomptionnistes. Mon rêve pour l’Assomption en Afrique de l’Ouest, est que notre mission ici grandisse et soit visible, qu’elle s’enracine, et qu’ensuite notre place au sein de la mission de l’Église fasse ses preuves d’utilité pour le salut des âmes.

La musique, une passion

La musique, une passion

Tu aimes la musique. Tu aimes chanter. Tu as une voix superbe, extraordinaire ! Un don de Dieu que tu comptes « donner » aux autres ? Comment ?

     Faire partager la joie de la présence divine par les belles célébrations liturgiques, faire partager une prière vivante, voilà tout simplement ce qui me fait chanter et que j’aime bien donner aux autres.

Toute une année pour travailler sur le concept de vie chez Bergson pour ton travail de fin d’année en philosophie à l’Institut Lavigerie. Pourquoi Bergson et pourquoi la question de la vie ?

       Mon Travail de Fin de Cycle porte sur le concept de vie chez Bergson, ça aurait pu bien  être un autre thème et donc aussi un autre auteur, mais, j’ai préféré creuser une préoccupation personnelle qui est celle du sens de la vie à partir de la manière dont cet auteur en parle. Cette préoccupation me vient aussi du fait que j’ai toujours eu l’esprit dérangé chaque matin que je rentre en circulation pour aller aux cours et que j’observe  les déplacements aussi frénétiques, les bousculades et les empressements des passants, instantanément je me repose cette question de savoir ce qui peut bien déranger l’homme à se prendre dans un rythme aussi effréné, qu’est-ce que nous cherchons, qu’est-ce qui nous meut ainsi ?  Et la réponse qui m’effleure l’esprit c’est, parce que nous voulons tous « vivre » nous voulons entretenir nos vies. Et cela à travers une organisation de la vie elle-même, suivant le cours d’une évolution du temps et des circonstances ou des conditions de l’homme lui-même. Alors, aborder la question de la vie me parait quelque chose d’intime et d’important.

Certains journalistes disent que « le silence de l’interviewé est une information plus précieuse que toute parole ». Dis-moi, quel est la parole qui se cache dans tes silences ?

       Une parole qui se cache dans mes silences ! Je ne sais pas si j’en ai vraiment une ! S’il m’arrive de garder silence, c’est peut-être pour m’écouter, me reposer, savoir qui je suis et ce que je deviens… Oui, vraiment, mes silences sont écoute. Écoute de moi-même mais plus encore écoute de Dieu et des autres. J’aime bien cette phrase de Mère Teresa qui dit que « le silence est écoute. Dans le silence Dieu parle à mon âme ».

Propos recueillis par Jean-Paul Sagadou

Partager sur :
Ce contenu a été publié dans A Ouaga, La vie des communautés, Témoignages. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *