Sous la belle initiative de Yacoub BITOCHO et de Bernard AYIVI, tous deux membres du Réseau de Jeunes pour l’Intégration Africaine (RJIA), une dizaine de membres du RJIA se sont retrouvés le samedi 29 mars 2014 à Cotonou pour une journée d’échanges et d’informations sur l’intégration africaine, passion toujours existentielle du RJIA. C’est dans la salle fleuve jaune conférence, gratuitement offerte, du Ministère des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’extérieur, que se sont tenus les échanges avec des hommes et femmes, tous différemment jeunes et partageant avec ardeur et peut-être même plus, la même passion que le RJIA. Au regard des questions ci-dessous posées, il faut savoir que l’intégration africaine n’est plus une question de luxe, mais bel et bien une réalité au cœur des autorités africaines et surtout de la jeunesse :
– Le RJIA, est-ce encore quelque chose qui va disparaître comme beaucoup d’autres associations ?
– Que fait concrètement le RJIA en matière de lutte contre la corruption qui est un obstacle réel à l’épanouissement de l’Afrique ?
– De quelles armes dispose le RJIA pour un combat si noble et ennoblissant ?
– Le RJIA pense-t-il à étendre ses activités aux autres jeunes d’Afrique et des milieux reculés ?
– Que faites-vous pour unir aussi ceux qui n’ont pas 200.000 FCFA pour aller à Dakar mais rêvent d’Intégration ?
– Votre Intégration s’arrête-t-il seulement aux voyages ?
– Comment collaborez-vous avec les autres réseaux de jeunesse en Afrique pour ne pas disperser les efforts ?
– Intégration africaine, d’accord ! mais quoi concrètement ? notre avenir, le chômage, la pauvreté, les guerres… quel impact ?
– Quelle politique concrète pour notre culture africaine au-delà du christianisme et de l’islam ? Quoi de concret pour notre coton, nos religions traditionnelles africaines… ?
– Exploitez-vous les ressources de la Charte africaine de la jeunesse ?
Ce sont autant de questions qui nous ont tenus en haleine depuis la matinée jusqu’aux environs de 15h. Il faut noter que de nombreux membres d’autres réseaux de jeunes, d’associations de jeunesse, de culture africaine, de panafricanisme, autorités politiques et religieuses étaient présents à cette belle journée. Entre autres, il faut citer Madame AGUEMON, doctorant de Droit public, qui a développé dans un panel, le thème de « l’intégration africaine, genre et jeunesse » ; Monsieur El Hadj Koudouce OKPEICHAN, attaché de recherches en Droit qui a également intervenu sur le thème de « l’intégration africaine et les Technologies de l’Information et de Communication »…
La journée a été aussi colorée par la présence de Madame KANGAH—très fortement acclamée à la fin—répondante du Représentant RÉSIDENT de l’UEMOA au Bénin. Attentive aux préoccupations des jeunes, elle a rappelé les dispositions prises par l’UEMOA, pour uniformiser les frais d’inscription universitaires dans tous les pays membres et faciliter la libre circulation des personnes et des biens ; elle a aussi encouragé les jeunes à prendre en main leur destin, car « nous n’avons rien à envier à l’Europe », dit-elle. En partageant sa riche expérience de mère de famille, de femme, d’africaine, et surtout de cadre qui voyage un peu partout dans le monde, elle nous a rassurés que l’Afrique peut devenir meilleure si sa jeunesse aux talents incommensurables est réellement prête à agir d’une façon efficace.
À ses côtés siégeait M. GOUNOU, représentant des professeurs de Droit de l’Université d’Abomey-Calavi. Prenant la parole au nom de ses collègues, il s’est interrogé sur « le rôle de la jeunesse dans le processus d’intégration », s’inquiétant pour une jeunesse de plus en plus instrumentalisée en période de conflits. Pour lui, «la jeunesse doit s’accepter elle-même d’abord avant de sonder les voies et moyen d’une intégration réelle en Afrique, et ce, en montrant la fertilité de notre intelligence ».
Après lui intervint le Père Serge-Patrick, représentant les assomptionnistes. Il exposa comment il est important pour les assomptionnistes qui ont eu le projet d’intégration africaine à travers le Centre Culturel Saint Augustin, d’accompagner et d’éduquer la jeunesse : « La jeunesse, c’est un état d’esprit. Ce qui fait la pertinence de la mission des assomptionnistes auprès des jeunes, c’est surtout le désir d’éduquer les jeunes à pouvoir se mettre ensemble, d’éveiller et de faire grandir les jeunes. Nous voulons accueillir les jeunes avec joie, gratuitement, toujours dans une relation éducative ; il est question de permettre aux jeunes de faire l’expérience du vivre-ensemble, aller à la rencontre de l’autre, de créer, non pas de fruits de divergences, mais des carrefours de communion, à travers le développement de la culture du dialogue».
Pour agrémenter la journée, le merveilleux groupe des « DJAH SLAMMEURS » (slammeurs de Dieu), a aussi apporté sa touche d’intégration à travers des slams au message fort et riche de panafricanisme ; c’est un trio international, interculturel et interreligieux, signe que leur mission et leur message à passer vont au-delà de toute considération ethnique, nationale ou religieuse. C’est d’ailleurs les mêmes convictions qu’ont partagées tous ceux qui étaient présents à cette belle journée réussie dans son ensemble.
On peut dire (sur la base des impressions recueillies à la sortie) que l’objectif principal du RJIA a été atteint au Bénin : mobilisation d’une centaine de jeunes de divers milieux (cadres, étudiants, artistes, enseignants, ingénieurs…), divers pays (Nigeria, Tchad, Gabon, Togo, Mali, Centrafrique, Burkina Faso), faire connaître le RJIA, et préparer l’édition 2014 du voyage d’intégration au Sénégal qui a suscité beaucoup d’intérêts.
Force est de reconnaître que les délégations togolaise et burkinabé qui se sont retrouvées à Cotonou ont conjugué leurs efforts sur la base des précieuses initiatives de Yacoub, Bernard Ayivi et leurs amis, pour la réussite de cette journée. Chacun reprend la route ou ses activités normales, avec le sentiment d’un devoir bien accompli, et surtout, le désir d’œuvrer dès aujourd’hui pour l’intégration et la renaissance africaine, et pour trouver des solutions idoines aux préoccupations de la jeunesse.
Vive l’intégration africaine !
Bernard BAMOGO
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Bonjour Bernard!
Merci pour cet excellent article auquel j applaudie avec les deux mains!Tu connais l interèt que je porte à ce projet depuis sa création .J approuve l exhortation de Madame Kangah .Je peux témoigner de la volonté de ces jeunes de prendre en main leur destin. J ai rencontré dernièrement à Paris, »par hasard »est-ce vraiment » par hasard » puis invité chez moi,Anne qui a participé au dernier voyage !
A toutes et à tous je souhaite bonne route vers l Avenir,et,que vous trouviez toujours sur votre route des femmes et des hommes qui croient en vous,et,vous font confiance!
Je vous redis toute mon amitié Anne-Marie