Assomptionniste, homme de foi et de son temps ( Par Fr. Yves ATIDEPE )

Introduction

L’homme en tant qu’être humain, veut fonder son existence en quelque chose, croire en yves atidepequelque chose qui le dépasse, à un être transcendant. L’avènement de l’ère chrétienne a provoqué de nombreux bouleversements dans la vie des hommes sur le plan spirituel. L’homme chrétien se sent attiré par Dieu. Ainsi il veut faire correspondre sa vie à Dieu, sur le chemin de la foi. Dans ce parcours, nous allons essayer de voir ce qu’est la foi et plus précisément dans le cadre de la vie d’une congrégation religieuse christocentrique, les Augustins de l’Assomption.

 

  1. Qu’est-ce que la foi

          I.1. Au sens général

 Dans le dictionnaire « Le Robert », la foi vient du latin fides qui signifie croyance, confiance aboutissant à une certaine fidélité. De cette racine, on peut voir que la foi est une assurance donnée d’être fidèle à sa parole, d’accomplir exactement ce que l’on a promis. De là nous pouvons en dégager trois notions à savoir : engagement, promesse, serment (Professions religieuses). La foi, c’est aussi une conviction.

 

        I.1. Au sens chrétien

 Selon le CEC, P.150, « La foi est une adhésion personnelle de l’homme à Dieu ; elle est en même temps, et inséparablement, l’assentiment libre à toute la vérité que Dieu a révélée… ». Elle est aussi un acte personnel : La réponse libre de l’homme à l’initiative de Dieu qui se révèle. Ainsi entrer dans la foi, c’est reconnaître que Dieu, le premier, a marché vers nous. C’est aller à sa rencontre, en acceptant une aventure. C’est se risquer. Le oui de la foi est un oui risqué. La foi chrétienne, c’est d’abord l’émerveillement devant un amour immérité. La foi est une longue route de Dieu vers nous. Ce n’est pas nous qui inventons la route. Entrer dans la vie de foi, c’est reconnaître le long chemin d’amour vers nous de celui qui nous a aimé le premier (1Jn 4,10).

La foi est aussi une vertu (aptitude, caractère) par laquelle je crois toutes les vérités que l’Église me propose de croire, parce que c’est Dieu, la vérité infaillible, qui les a révélées (Es.p. 45). Elle est, sur le plan des vertus, le premier caractère de l’esprit de l’Assomption.

 

  1. Comment entrer dans la foi ou accepter la rencontre avec Dieu

 On entre dans la foi comme on entre en amour. Le choix de la vie chrétienne ne fait pas recours à une enquête de marché où  je choisirais le dieu qui me plairait le mieux. En d’autres termes, on ne choisit pas Dieu comme on vote souvent par élimination. Mais croire, suivant le mot d’un croyant connu sous le nom de Paul Tillich (Écrivain et théologien protestant allemand), c’est accepter d’être accepté. Accepter que Dieu nous ait accepté le premier, admettre qu’il nous a fait signe et qu’il se propose à nous dans un amour respectueux et attentif. Par conséquent, la foi est une réponse à l’amour de Dieu, à son appel, à sa rencontre. Bien plutôt, celui qui accepte l’aventure de l’amour découvre peu à peu combien de pas ont été faits par l’autre à sa rencontre. Il s’émerveille de toutes ces attentions qui ont préparé et rendu possible la rencontre. On n’avance dans l’amour qu’à coup d’émerveillement. Ainsi l’aventure de la foi, est un chemin d’épanouissement qui nous fait découvrir les merveilles de Dieu.

 

  • Assomptionniste, homme de foi et de son temps

 Pour son épanouissement, la foi doit se renouveler grâce à cette rencontre perpétuelle avec la vie du monde. Elle ne doit pas être statique, elle doit se mouvoir dans son essence spirituelle. La foi assomptionniste n’est pas une foi plus extraordinaire, mais une foi plus originale vécue dans une simplicité spirituelle. C’est une foi qui accompagne les hommes de ce monde d’aujourd’hui. C’est ce que nous rappellent les actes officiels du Chapitre Provincial de la Province d’Europe « Héritiers d’une tradition d’Église et de congrégation, nous sommes appelés à être des hommes de foi pour le monde d’aujourd’hui et à nous mettre avec d’autres, à la recherche de la vérité de Dieu et de l’homme ». La foi assomptionniste veut témoigner du royaume de Dieu déjà parmi nous, en s’appuyant sur ceux et celles qui ont marché sur la route avant nous, et sur la tradition de l’Église. Une foi qui fait route avec l’autre pour témoigner du Christ.

  • La foi assomptionniste, est une connaissance dans l’activité de l’amour. L’assomptionniste qui accepte l’aventure de la foi se met en route pour une découverte sans fin. Vivre la foi à la manière assomptionniste, c’est aller au-delà de ses frontières à la rencontre et à la découverte des autres. C’est un chemin de bonheur et de l’acceptation de l’autre. L’homme ne se réalise pas en se regardant soi-même ; il s’épanouit quand il se donne, quand il se convertit, se retourne vers l’autre. À travers la foi, les deux autres trilogies qui définissent l’assomptionniste trouvent leur fondement. Elle engendre la communion à travers le dialogue interreligieux, l’œcuménisme et rend disponible à l’écoute des pauvres et des plus petits. Elle est le fondement de tout. AOCP, p.8. le souligne en ces termes « Hommes de foi, nous voulons être des hommes de l’écoute, du dialogue et de la conversation. Le Ressuscité nous invite à la rencontre de Dieu et de l’homme ».
  • Une autre manière de vivre la foi en Assomption, c’est l’amour de l’Église. Dans les Ecrits Spirituels, à la première circulaire à la page 194, le Père Emmanuel d’Alzon insiste sur la défense de l’Église, contre l’incrédulité, les sociétés secrètes et les idéologies antichrétiennes par le biais de la prédication, la fondation des congrégations religieuses et l’éducation. Homme de foi de son temps, l’Assomptionniste vit sa foi en collaboration avec les hommes et les femmes pour témoigner de Jésus Christ dans l’écoute et la conversation. Cette dimension d’une manière plus concrète se vit aujourd’hui à travers l’Alliance Laïcs- Religieux. Ce qui permet de participer à la mission de l’Église. Cf. AOCP, p.9
  • Vivre la foi en Assomption, c’est aussi la vie communautaire. La vie communautaire assomptionniste est aussi le lieu où s’épanouit la foi de chaque frère. Chaque frère est appelé à être témoin du Christ dans le but de faire fructifier ou de faire grandir la foi de l’autre. Elle doit être vécue dans l’accueil, le service et dans l’acceptation de l’autre dans sa différence. Cf. AOCP, P.10. Le supérieur général nous le rappelle dans sa lettre sur la fraternité en ces termes « Une communauté assomptionniste est un signe et son ouverture au monde est nécessaire pour le témoignage » Mais cela nécessite une conversion quotidienne de chacun pour pouvoir nous épauler. Se convertir, se retourner. Il s’agit d’accepter un changement radical dans le sens et dans l’orientation de la vie. La règle de vie de Saint Augustin, nous le rappelle à son chapitre 2, p. 7. L’aventure de la foi en Assomption nécessite l’unité de cœur et d’esprit et un dépassement de nos divisions et de nos limites pour nous retrouver dans l’accueil et le pardon.

 

  1. L’acte de foi d’un assomptionniste

 Commençons cette partie par ce verset biblique, Épître de Saint Jacques 2, 14-26.

Pour relever le défi de ce monde moderne, où les hommes ont perdu le sens de la vie, la division a pris la place de l’unité, les idéologies capitalistes oppriment les faibles et les pauvres, le racisme et la xénophobie brisent la dignité de la personne humaine, la foi a besoin aujourd’hui d’être prouvée à travers le vécu quotidien, les actes et les œuvres. Ce qui témoignera du règne de Dieu déjà parmi nous. En effet, dans l’histoire de la fondation de la congrégation, face à une société brisée dans ses fondements par la révolution française, le Père Emmanuel d’Alzon trouvait dans l’Église une force pouvant relever le défi du moment. Dès lors, en collaboration avec Marie Eugénie, ils ont rassemblé autour d’eux des hommes et des femmes qui partageaient leur idéal. C’est ainsi qu’ils ont élaboré un programme d’action axé sur l’éducation. Il faut former les jeunes. Pour d’Alzon, l’éducation est un moyen plus efficace que la politique partisane, pour transformer la société. Mais avec le temps, d’Alzon diversifie ce programme en intégrant la presse et les œuvres sociales en vue de transformer la société dans ses fondements les plus profonds. L’identité d’homme de foi d’un Assomptionniste se laisse trouver dans son esprit d’audace, son zèle, son amour du travail et la franchise. Il avance dans cette aventure de foi en s’appuyant sur le Christ dans la confiance et l’espérance. Aujourd’hui, la foi, à la manière d’un Assomptionniste, se déploie dans plusieurs chantiers. J’ose citer à titre d’exemple, l’enseignement de la foi à travers la catéchèse des frères à la cathédrale ; L’assistance aux plus démunis et aux enfants de la rue de TABINGA ; Le SEPAFAR,  lieu de la formation des laïcs pour pouvoir témoigner de leur foi dans la vie politique ; La vie d’un vicaire dominical, qui communique le Christ à travers la Parole et l’Eucharistie ; Les émissions à TV Maria, communication de la foi par les médias ; Bayard Presse, qui permet d’alimenter la foi quotidiennement par la Parole de Dieu à travers le missel Prions en Église ; Le groupe d’animation vocationnel où la foi se manifeste et se communique à travers la vie religieuse ; La vie de la chorale, lieu de la communication de la foi par le chant ; La commission justice et paix

Le monde d’aujourd’hui a besoin de témoins plus que de maîtres. L’assomptionniste est un homme de foi et de son temps, qui témoigne du royaume de Dieu, déjà là parmi les hommes, à travers sa vie et les moyens que la congrégation lui donne.

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion

 

Nous verrons dans cette conclusion, comment s’articulent les autres trilogies assomptionnistes avec les conseils évangéliques et les liens qui les unissent au nom de la foi.ASSOMPTION

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2 réponses à Assomptionniste, homme de foi et de son temps ( Par Fr. Yves ATIDEPE )

  1. Renaud KOCKI dit :

    « La foi, est sur le plan des vertus, le premier caractère de l’esprit de l’Assomption. D’elle émanent l’espérance et la charité, comme l’amour de Notre-Seigneur procèdent l’amour de la Vierge, sa Mère et de l’Eglise, son épouse! Oui, on s’unit à Dieu et on le sert par la foi, l’espérance et la charité. Chacune de ces vertus s’accompagne de vertus annexes, typiquement chrétiens, plus parfaitement accordées à notre double programme de santification personnelle et d’apostolat. » Père d’Alzon, Ecrit Spirituels, pp 44-45. Oui, je suis fort convaincu qu’avec cette belle feuille de route que nous a légué le P. d’Alzon, nous sommes bien équipés dans notre consécration réligieuse, pour etre de bons réligieux, hardis, désintéressés et généreux, dans nos différents lieux de vie et d’engagements apostoliques pour l’avènement du Règne de Dieu. Merci à toi mon cher frère Yves, pour ce beau article. Adveniat Regnum Tuum!

  2. Antoine-Marie Reine des Coeurs dit :

    Une foi qui engage pour les causes de valeurs dans notre monde d’aujourd’hui… Assomptionniste, Homme de Foi! Voilà, un esprit qui nous tient, nous ouvre, nous façonne… Voilà un esprit, dans lequel coule et découle la vérité en abondance et en surabondance. Seigneur que ton Règne vienne en nous et autour de nous!

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