PHILOSOPHIE

TRAVAIL DE FIN DE CYCLE A OUAGADOUGOU

La question de l’autre chez Emmanuel MOUNIER

Le thème de notre travail de fin de cycle philosophique porte sur « la question de l’autre chez Emmanuel MOUNIER ». Notre réflexion est partie d’un constat selon lequel la montée exponentielle de l’individualisme et la dégradation des relations entre les individus et les groupes d’individus qui deviennent de plus en plus difficiles, malsaines et corruptibles.

Notre réflexion se présente en réalité comme une objection à la violence dans les rapports interpersonnels. Elle pose le problème de la reconsidération de la notion de la question de l’autre et du vivre-ensemble. De là, découle deux questions essentielles : qui est l’autre ? Et comment pouvons-nous réellement vivre harmonieusement avec l’autre ?Pour répondre à ces questions, nous nous sommes inspirés de la pensée de Mounier.  Nous avons divisé notre travail en trois parties.

Dans la première partie, nous avons d’abord décrit certaines situations qui reflètent les relations interpersonnelles dans nos sociétés actuelles ; puis cerné la question de l’autre sur le plan philosophique. Nous nous sommes rendus compte que notre société assimile l’autre à une parenté ou celui avec qui l’on partage les mêmes convictions. Nous avons analysé les relations interpersonnelles sur le plan philosophique. Pour Jean-Paul Sartre, les rapports avec les autres sont d’ordre conflictuel. Emmanuel Mounier ne partage pas la conception sartrienne des relations interpersonnelles, il envisage la relation avec l’autre dans le sens de la communion et de la complémentarité.

La deuxième partie de notre travail traite la personne humaine comme un être communicable. La personne est essentiellement un mouvement vers. Elle se manifeste comme une ouverture à soi, à l’autre et au transcendant. Mounier invite à passer de l’individualisme à la personne. Nous avons aussi abordé le lien entre la personne et la communauté. En effet, la personne trouve sa vocation en communauté et s’engage pour le bien de celle-ci.

La troisième partie aborde la vie communautaire selon Mounier et propose des moyens qui peuvent améliorer le vivre-ensemble. À cet effet, nous avons considéré la communauté selon Mounier comme une communauté où l’on respecte l’autre dans sa singularité et dans sa différence. Elle est aussi le lieu où la personne s’accomplit en tant que personne. Pour clore notre réflexion, nous avons pensé que la pratique du dialogue et la mise en place d’éducation pour le vivre-ensemble sont nécessaires pour parvenir à la cohésion sociale.

L’intérêt philosophique de l’étude que nous avons entrepris réside dans le fait que la notion de la question de l’autre est étroitement liée à celle du vivre-ensemble. Pour vivre harmonieusement avec l’autre, il faut reconsidérer la notion de la question de l’autre. L’autre ne doit plus être défini par la différence de la couleur de sa peau, de son ethnie, de sa religion et de ses convictions car ces différences suscitent souvent la peur et le rejet de l’autre.

Jean-Olivier NEGUE

Partager sur :
Ce contenu a été publié dans A Ouaga, La vie des communautés, Philosophie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *