PHILOSOPHIE

TRAVAIL DE FIN DE CYCLE A OUAGADOUGOU

LA CONTRAINTE ET LA LIBERTÉ DANS PHILOSOPHIE DE L’ÉDUCATION DE KANT

Tout homme qui naît dans une société bénéficie d’une éducation qui détermine son agir dans la société. Face à la recrudescence des maux tels que l’individualisme, le terrorisme et la dépravation des mœurs, l’un des défis de l’éducation est de former des hommes autonomes et responsables qui ont le souci du bien-être de leur société. Pour Kant, la contrainte et la liberté sont inéluctables à cette fin.

Comment concilier contrainte et liberté dans l’éducation pour que l’homme soit autonome ? Notre réflexion s’articulera autour de trois points. D’abord nous montrerons le lien entre éducation et humanisation. Ensuite, nous mettrons en exergue la pertinence de la conciliation de la contrainte et liberté dans l’éducation. Enfin, nous parlerons de l’actualité de la pensée kantienne dans le contexte africain.

Selon Kant, l’enfant qui nait est marqué par une certaine animalité et une certaine fragilité. Il a besoin du concours des autres pour son humanisation et sa maturation. Ainsi, l’éducation est l’ensemble des soins, des disciplines et des connaissances par lesquelles les jeunes générations acquièrent des aptitudes et développent les facultés humaines. L’éducation épure l’animalité en l’homme, suscite en lui des actes moraux et  développe sa raison qui l’identifient aux êtres humains. Kant note à ce propos que « l’homme ne peut devenir  homme que par  l’éducation ».

Pour répondre à ce devoir d’humanisation et d’autonomisation, Kant estime que l’éducation doit articuler contrainte et liberté. En effet,  pour Kant, la contrainte sans la liberté rend l’homme dépendant, tandis que la liberté sans la contrainte le pervertit. La contrainte permet de discipliner les pulsions et désirs vagabonds qui émanent de l’instinct animal. Elle est le soubassement de toute éducation et sans elle l’on ne saurait parler d’éducation. La liberté permet de développer les facultés humaines, telle que la raison, inhérente à la créativité, à l’adaptation et à la mobilité de la personne humaine.

Pour ce faire, l’éducateur doit user de  plus de contrainte  et peu de liberté dans la première l’enfance et le contraire quand la   pensée hypothético-déductive se forme chez l’enfant. De plus, la contrainte ne doit pas être employée avec mépris. Elle doit être exercée dans un esprit de dialogue avec l’enfant de manière à lui prouver que la contrainte n’a pour but que de l’aider à être libre dans le futur.

En contexte africain, l’approche kantienne de l’éducation est pertinente. Le défi de l’émergence auquel est confronté l’Afrique  nécessite une éducation de qualité. Cette éducation doit former des hommes libres, capables de créativité et soucieux du développement de leur cité. Ki-Zerbo renchérit cette idée en plaidant pour une éducation endogène ancrée dans la culture et qui tienne compte des réalités africaines. Ceci étant, Kant est d’actualité dans la mesure où l’emploie de la contrainte et de la liberté répond au besoin d’autonomie de l’homme Africain.

ABLOUKA Romaric

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