Peut-être aurions-nous été surpris de rencontrer deux religions au noviciat St Augustin, si
nous n’avions pas appris que l’une des dimensions de la trilogie à l’Assomption regroupe l’œcuménisme et le dialogue interreligieux. Peut-être aurions nous été étonnés si nous n’avions pas su que nous devrions accepter la religion de l’autre sans la pratiquer ni la juger. Très tôt nous avons constaté dans la communauté du noviciat, un fait heureux, que nous ne saurions taire. Au sein de la maison, travaillent quelques personnels, dont deux sont musulmans, l’un jeune, qui nous aide dans diverses activités de la maison ; et l’autre, une personne âgée, qui assure la sécurité de la communauté la nuit. A l’heure de la prière du soir, les Vêpres pour les chrétiens et « Magaribi » pour les musulmans, nous invoquons ensemble au sein du noviciat, le même Dieu, appelé Allah par les musulmans, Dieu trinitaire par les chrétiens. Cette communion de vie priante entre les deux amis musulmans et nous est significative. Cela permet aux assomptionnistes de pouvoir mieux connaitre la pratique de nos frères musulmans, et à nos amis de savoir eux aussi ce que nous vivons dans cette communauté de noviciat. Cette connaissance réciproque permet d’apprécier l’autre, et sa religion et de participer à une meilleure cohésion sociale. Cela nous ouvre également des réseaux de connaissance dans cette ville de Sokodé, qui est fortement islamisée. L’œuvre au service de l’unité des chrétiens, tant souhaitée par le père fondateur à son époque, s’ouvre à de nouvelles dimensions. Quelle est sa réaction dans l’au-delà ? Nous espérons qu’il en est heureux… Que Dieu bénisse la mission assomptionniste en Afrique de l’ouest !